Chaque
année, 24 milliards de mètres cubes d'eau douce du fleuve Sénégal se
jettent en mer. Ce volume impressionnant pourrait être récupéré en aval
du cours d'eau et redirigé vers les zones arides, pour booster
l'agriculture au Sénégal.
Les performances agricoles enregistrées
chaque année dépendent directement de l'eau de pluie dont le volume peut
fluctuer d'une saison à l'autre. Une technique de récupération
permettrait de mettre en eau ou de recharger les 3 900 points d'eau
temporaires que compte le pays. Ce chiffre prend en compte les
bas-fonds, les "céanes" (oasis sauvages), les marigots et vallées. Le
chef de la division régionale de l'hydraulique de Saint-Louis, Adama
Ndianor, a dit saisir l'occasion de la journée mondiale de l'eau pour
cerner les contours de l'inexploitation des ressources hydriques qui se
perdent en mer. Il a fait le tour de la question, de l'exploitation des
aménagements et canalisations à mettre en place pour accroître les
surfaces agraires et les rendements tout au long de l'année.
Selon
toute vraisemblance, les agriculteurs et éleveurs pourraient avoir de
l'eau à disposition si tous les aménagements nécessaires étaient
réalisés, pour canaliser le volume d'eau important qui se perd en mer.
L'hydraulicien précise qu’il existe une station de mesure au barrage de
Diama qui donne la quantité quotidienne d'eau qui s'écoule, lâchée par
les vannes. Elles sont de l'ordre de zéro à 1 800 m3/seconde. Des études
sont en cours pour maîtriser ce volume d'eau par le canal du
Gandiolais, et mettre en disponibilité plusieurs dizaines de milliers
d'hectares pour l'agriculture, l'horticulture et l'arboriculture. Une
autre hypothèse s'est penchée sur la question et a pris en compte
l'irrigation à partir de Louga, à travers le littoral par l'eau douce.
Il faut rappeler que c'est à cette hauteur, aux environs de Potou, que
se situait l'embouchure du fleuve Sénégal, il y a de cela quelques
années. La troisième hypothèse concerne l'augmentation des capacités de
retenu du barrage, le relèvement de la hauteur de l'eau, afin de drainer
celle-ci à travers des canalisations et déviations qui seront réalisées
sur le parcours tracé.
Compte tenu du rôle qui est dévolu à
l'agriculture dans les prochains programmes de développement du Sénégal,
l’exploitation des eaux sera bénéfique pour les acteurs du monde rural ;
le secteur occupe plus de 65 % des Sénégalais.
Saliou Fatma Lo, Le Soleil (Dakar) – AllAfrica 27-03-2014