Si pour la société Akbar de Barcelone, chargée de la gestion déléguée de
l'eau dans la wilaya d'Oran, des résultats probants ont été
enregistrés, ce n'est pas le cas pour la Société des Eaux de Marseille –
SEM, chargée de la gestion déléguée de l'eau dans la wilaya de
Constantine. Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, en
visite d'inspection dans la wilaya, a relevé plusieurs insuffisances
devant les responsables de la Société de l'eau et de l'assainissement de
Constantine – SEACO. Plusieurs griefs ont été formulés à l’encontre de
la société, particulièrement des retards dans la concrétisation des
objectifs tracés pour la durée du contrat, dont le service continu et
l'assainissement, la réduction des fuites et la réalisation d'une école
de formation. À l'issue de la présentation du bilan de Seaco, créée en
2008 entre l'Algérienne des Eaux (ADE), l'Office national de
l'assainissement (ONA) et la SEM, Monsieur Sellal n'a pas mâché ses mots
devant les cadres de l’entreprise. Tout en insistant sur l'urgence
d'entamer le projet de l'école de formation, le ministre a jugé que les
objectifs tracés n'ont pas été atteints, à moins de deux ans de la fin
du contrat. "Au moment où Akbar s'apprête à assurer le service
continu à Oran, ici, à Constantine, les résultats évoluent en dents de
scie et plusieurs projets sont en retard", a-t-il fait remarquer.
S’agissant de l'école de formation, le ministre a invité les
responsables de la société à appliquer la loi et passer les marchés en
recourant au gré à gré au cas où les appels d'offres s'avéraient
infructueux. Le ministre a, en outre, annoncé la nomination d'un nouveau
président du conseil d'administration qui sera désigné prochainement
par l'ADE.
Pour rappel, le contrat de gestion des eaux de la capitale de l'Est,
pour une durée de 5 ans et demi, a été remporté en 2008 par la SEM, pour
un montant de 27,8 millions d'euros. Il s'agit d'un contrat de
management dans lequel la SEM apporte son savoir-faire à la SEACO.
Ces retards ne constituent pas une première, le ministre a rappelé le
cas de la société allemande Gelssen-Wasser, qui n’ayant pu honorer ses
engagements avait contraint l'ADE à rompre le contrat pour en confier la
gestion à une compétence algérienne.
Smaïl Boughazi, La Tribune (Alger) – AllAfrica 01-02-2012