L'étiage du fleuve Congo et l'état de délabrement du parc de Mangrove à
Muanda, constitue deux sujets de préoccupation majeurs pour la Société
civile environnementale et agro-rurale du Congo – SOCEARUCO. Pour
pallier la situation qui se pose en République démocratique du Congo sur
le plan environnemental, la SOCEARUCO propose quelques pistes de
solutions. Selon elle, les eaux du fleuve Congo ont baissé de deux
mètres en cent ans. Cette situation, poursuit-elle, a été observée en
2012 et 2013. L'étiage du fleuve serait consécutif au déboisement en
grande échelle opéré par des sociétés industrielles implantées dans la
province de l'Équateur, plus précisément dans les districts du
Sud-Ubangi et du Nord-Ubangi ainsi que celui de la Mongala. Les paysans
qui cultivent les champs du riz à quantité industrielle sont aussi
pointés du doigt. "Ils déboisent de grandes superficies ou de
milliers d'hectares au bord du fleuve sans respecter les 500 mètres
qu'il faut laisser entre leurs champs et le fleuve. Cette situation
laisse le fleuve à ‘ciel ouvert’ et provoque des érosions qui charrient
une quantité importante du sable", dénonce-t-elle.
Pour assurer la sauvegarde du fleuve Congo, la SOCEARUCO estime que le
gouvernement doit mettre sur pied une commission qui sera constituée de
membres des gouvernements central et provinciaux de Kinshasa, de
Bandundu, de l'Équateur, de la Province Orientale, du Maniema et du
Katanga. Des scientifiques, des chefs coutumiers et des ONG de
l'environnement peuvent aussi faire partie de cette équipe. Elle compte
élaborer des projets relatifs au reboisement ou à la plantation de
plusieurs espèces d'arbres et plantes dans les îlots et tout au long du
fleuve Congo.
S'agissant de la protection du parc de Mangrove, la SOCEARUCO regrette le fait que cette réserve naturelle puisse "disparaître lentement et sûrement".
"Situé à Muanda, seul endroit où notre pays touche à l'Océan, ce parc
qui fait la fierté de la RDC, est considéré par l'UNESCO, comme un
patrimoine mondial", rappelle la SOCEARUCO. Cependant,
poursuit-elle, les populations de Muanda ont commencé depuis belle
lurette, à couper les mangroves et le pan même du parc est envahi par
les constructions anarchiques. À cela s'ajoute l'extermination des
tortues géantes de l'eau profonde de l'océan dans le parc. Face à cette
situation, la SOCEARUCO demande au Fonds pour l'environnement mondial et
autres organismes internationaux non seulement le financement des
travaux de réhabilitation de ce parc, mais aussi et surtout sa gestion.
Le troisième sujet de préoccupation concerne les déchets toxiques en
provenance des centres hospitaliers à Kinshasa et la pollution causée
sur la nappe souterraine. Cette situation serait responsable d’un grand
nombre de décès dans la capitale.
Ludi Cardoso, Le Potentiel (Kinshasa) – AllAfrica 07-09-2013