Le
président de la République, Paul Biya, a habilité le ministre de
l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire
(Minepat) à signer une convention de crédit avec l’Agence française de
développement (AFD), pour un montant de 79, 6 millions d'euros, soit
environ 52,2 milliards de francs CFA. Le crédit est destiné au
financement du secteur de l'eau en milieu urbain. Mais en réalité, aucun
projet nouveau ne se cache derrière cette nouvelle convention. Il
s'agit en fait d'une décision qui permet de transformer le prêt direct
que l'AFD avait accordé à la Cameroon Water Utilities Corporation
(Camwater) en mars 2010, en prêt souverain à l'État du Cameroun. En
effet, en octobre 2012, l'AFD a suspendu les décaissements de fonds en
faveur de la Camwater, s'étant rendu compte que l'entreprise
camerounaise ne pouvait pas rembourser le crédit sur fonds propre. "Cette défaillance était du fait de l'État, qui n'avait pas rempli l'une
des principales conditions du contrat, à savoir verser à Camwater une
subvention de cinq milliards de francs par an, lui permettant
d'investir et de dégager des bénéfices", explique Dieudonné Takouo,
directeur de la coopération Nord-Sud et des organisations multilatérales
au Minepat. Toutefois, le montant de départ a été revu à la hausse,
passant de 60 millions d'euros près de 80 millions d'euros. De l'avis de
Dieudonné Takouo, cette augmentation doit permettre de renforcer les
projets d'amélioration de la desserte en eau potable dans quatre villes
(Yaoundé, Edéa, Bertoua et Ngaoundéré) arrêtées dès le départ. Pour
mémoire, ces projets consistent essentiellement en la réhabilitation ou
la construction des stations de traitement de l'eau potable pour
produire 50 000 m3 d'eau par jour à Yaoundé ; 11 500 m3 à Ngaoundéré ; 7
500 m3 à Bertoua et 5 000 m3 à Edéa. Il sera aussi question de
réhabiliter et d'étendre les réseaux de transport et de distribution
dans ces villes.
Jocelyne Ndouyou-Mouliom, Cameroon Tribune (Yaoundé) – AllAfrica 21-01-2014