Le directeur du Centre de recherche en ressources en eau du bassin du Congo (CRREBac), Raphaël Tshimanga, hydrologue, professeur à l'Université de Kinshasa a présenté un outil permettant aux gouvernements de relever les défis du développement à partir du secteur de l'eau. À l’occasion d'une conférence à l'Institut géographique congolais (IGC, Congo-Kinshasa), il a décrit le nouveau système d'information dénommé Congo Basin Catchment Information System (CB-CIS). Cette interface de connaissance fournit des informations de haute portée scientifique et en temps quasi réel sur la structure, les processus et les fonctions des ressources en eau à l'échelle des sous-bassins versants ainsi que sur les impacts des changements dans l'environnement physique et la société. Il s’agit du premier système d'information sur les ressources en eau dans le bassin du Congo. Une partition est proposée pour l'ensemble du bassin sur la base de critères appropriés comme le gradient topographique, l'hydronymie et les systèmes socio-économiques et anthropiques. Le système devrait permettre de : améliorer les connaissances sur la dynamique du système des ressources en eau du bassin, leur distribution dans le temps et l'espace, et les interactions dont elles font l'objet ; fournir un cadre pour orienter les investigations hydrologiques et rendre disponibles des informations là où les mesures du sol sont inexistantes ou quasi impossibles à obtenir, afin de développer de nouvelles approches prédictives et robustes pour traiter les questions de gestion de l'eau dans des conditions de changements environnementaux. Il devrait également permettre d'inventorier les ressources disponibles à l'échelle locale et évaluer leurs potentialités afin d’orienter les investissements.
Le bassin du Congo est partagé par neuf pays : la République démocratique du Congo (Congo-Kinshasa), la République centrafricaine, la République du Congo (Congo-Brazzaville), le Cameroun, la Tanzanie, l'Angola, le Rwanda, le Burundi et la Zambie. Le système conçu par l'hydrologue devrait contribuer à aider les parties prenantes à établir un langage commun et une communauté de pratique pour les questions communes de gestion et d'aménagement du bassin en apportant des réponses fiables aux enjeux sur la sécurité de l'eau : les transferts d'eau, le changement climatique et les risques des catastrophes naturelles, la qualité de l'eau et la pollution des cours d'eau, ainsi que l'accès amélioré aux services des ressources en eau (besoins agricoles, commerciaux, domestiques, énergétiques, environnementaux et industriels).
À l’issue de cette présentation, le directeur général de l'Institut géographique, Albert Kabasele Yenga-Yenga, a déclaré que le travail abattu par le chercheur allait déjà permettre à son institution à corriger les cartes hydrologiques. Il a proposé au CREEBac de s’associer en tant que laboratoire à l'IGC.
Gilbert Mulumba, La Prospérité (Kinshasa) – AllAfrica