Le directeur général de la Société nationale de distribution d'eau –
SNDE, Louis Patrice Ngagnon, a déploré le 9 juin, lors de la journée de
réflexion et de travail des gestionnaires des ressources humaines,
l'environnement socioéconomique de l'entreprise, caractérisé, entre
autres, par un effectif deux fois plus important que souhaité, alors
qu'il manque du personnel de terrain.
Cette rencontre qui a regroupé les directeurs départementaux, les chefs
du personnel et directeurs des RH de la SNDE a constitué l’occasion pour
la direction générale de l’entreprise de service public de peindre le
tableau peu reluisant. "Cet effectif absorbe de nos jours, la moitié
des recettes et rend pénible, voire impossible la couverture des charges
d'exploitation courante. Or, si ce personnel se mettait véritablement
au travail, les recettes de la société augmenteraient et allègeraient le
poids des charges du personnel", a dénoncé Louis Patrice Ngagnon,
qui a aussi noté l'absentéisme, la paresse et même le sabotage des
efforts du reste du personnel qui est frustré, car au moment où certains
se donnent à la tâche, d'autres se reposent et avancent allègrement.
Selon lui, les agents de la SNDE manquent également de formations
adéquates. "Il n'est plus question de prendre en compte des formations
qui ne sont pas en adéquation avec les besoins de la société, une
vérification des diplômes est en cours, au regard des carences notées
dans l'exercice des fonctions par certains agents, mais aussi d'établir
l'équité dans le reclassement des uns et des autres", a-t-il promis.
Le directeur général de la SNDE a également dénoncé certaines
antivaleurs observées dans la société, notamment le vol du matériel, le
rançonnement des clients, le rétablissement frauduleux des lignes
coupées, les branchements pirates, le refus de descendre sur le terrain
pour procéder à la relève. Ce qui porte préjudice au développement de la
société. "En guise d'illustration, notre société vient de recevoir
une plainte de l'Union des consommateurs d'eau et d'électricité qui
dénonce notre relève sur le traitement, générant ainsi une facturation
au jugé ou aléatoire. Ceci me semble-t-il, ne nous honore pas", a
précisé Louis Patrice Ngagnon. Il a, par ailleurs, indiqué que le
fichier des abonnés de la SNDE manque toujours de fiabilité et la
situation économique ambiante réduit de façon drastique les subventions
attendues de l'État, aussi en termes d'apports en produits de traitement
qu'en termes monétaires. La société continue de voir augmenter, a-t-il
critiqué, ses dettes vis-à-vis des fournisseurs, du fisc et de la Caisse
nationale de sécurité sociale.
Au regard de ce tableau sombre que présente la SNDE, le directeur
général a appelé les responsables RH à donner le meilleur d'eux-mêmes
afin d'en tirer joie et profit. "Dépoussiérons toutes les situations
antérieures, présentes et à venir sans léser un seul travailleur, tout
en privilégiant l'objectivité et la droiture dans le travail bien fait,
afin que tous, nous méritions nos salaires", a-t-il demandé.
Profitant de la présence des partenaires sociaux à cette rencontre, le
directeur général de la SNDE les a invités à pratiquer ensemble "le
syndicat du développement", pour une entreprise à la hauteur de sa
mission régalienne. Il s'agit notamment de desservir en eau potable les
21 centres et stations placés dans son périmètre. "Cette rencontre
historique et mémorable posera les bases rationnelles qui vont désormais
aider nos gestionnaires des RH à faire comme partout ailleurs, pour
nous éviter tous les écueils anciens de type revendication,
reconstitution de carrières, oubli ou perte de dossiers et bien
d'autres, qui inutilement constituent parfois des pierres d'achoppement
au sein de l'administration", a conclu Louis Patrice Ngagnon.
Parfait Wilfried Douniama, Les Dépêches de Brazzaville – AllAfrica