Notre planète est confrontée à des événements météorologiques extrêmes
de plus en plus dévastateurs. À l’échelle mondiale, c'est en moyenne
plus d'une catastrophe par an qui survient depuis 2001 : inondations,
tempêtes, vagues de chaleur ou de froid, sécheresses prolongées. En
France, la tempête Xynthia, qui a submergé les côtes vendéennes dans la
nuit du 27 au 28 février 2010, a provoqué 53 morts. Dans le monde
entier, l'urbanisation croissante, l'artificialisation des milieux
naturels et le surpeuplement des zones à risque – rives de fleuve, bords
de mer, flancs de montagne, etc. – aggravent la nature catastrophique
des effets possibles d'un événement météorologique extrême. Nos sociétés
modernes y sont d'autant plus vulnérables qu'elles ignorent la
fragilité des écosystèmes dont elles tirent par ailleurs de nombreux
bénéfices.
Comment renforcer les capacités de prévision, de prévention, de réponse
et de résilience des populations exposées ? C'est l'objet de cet ouvrage
pluridisciplinaire coordonné par Jean Dercourt, secrétaire perpétuel de
l'Académie des sciences, et animé par Henri Décamps, membre de
l'Académie des sciences et ancien directeur du laboratoire d'écologie
fonctionnelle ECOLAB à Toulouse. Le groupe de travail a associé des
scientifiques de tous horizons, y compris des sciences humaines et sociales. Plusieurs recommandations émanent de
ce rapport : protéger ou restaurer la biodiversité des
"socio-écosystèmes" à l'instar des mangroves de l’Inde ou de la grande
"muraille verte" plantée au Sahel, repenser la gestion de l'eau, adapter
les systèmes d'assurance en soulignant le rôle de la responsabilité
individuelle, lutter contre les "trappes à pauvreté" des économies faibles confrontées à un événement
météorologique extrême, accentuer les efforts d'éducation du public,
particulièrement des jeunes générations. Le rapport insiste sur la
nécessité de programmes de recherche fédérateurs, s’appuyant sur un
recueil amélioré des données et sur l’intégration, dans les modèles, de connaissances issues
des sciences biologiques, humaines et sociales.
Événements climatiques extrêmes, Réduire les vulnérabilités des
systèmes écologiques et sociaux, Éditions EDP Sciences, Rapport sur
la Science et la Technologie, Collection RST, n° 29, juin 2010, 240
pages, 28 euros – Académie
des sciences