La question de la gouvernance des ressources naturelles utilisées
conjointement par de nombreux individus revêt une importance croissante
pour les analystes politiques. Tant la nationalisation que la
privatisation ont été mises en avant mais ni l’État ni le marché n’ont
été uniformément en mesure de résoudre les problèmes liés aux ressources
communes.
Remettant en question les fondements de l’analyse politique
telle qu’appliquée aux ressources naturelles, Elinor Ostrom fournit dans
cet ouvrage un ensemble unique de données empiriques afin d’étudier les
conditions dans lesquelles des problèmes de ressources communes ont été
résolus, de manière satisfaisante ou non. Le Dr. Ostrom décrit d’abord
les trois modèles les plus fréquemment utilisés en tant que fondements
pour préconiser des solutions se basant sur l’État ou le marché. Elle
passe ensuite en revue les alternatives théoriques et empiriques à ces
modèles afin d’illustrer la diversité des solutions possibles. Dans les
chapitres suivants, elle fait appel à l’analyse institutionnelle en vue
d’examiner diverses stratégies – fructueuses ou infructueuses – de
gouvernance des biens communs. Contrairement à ce qu’affirme l’argument
de la "tragédie des biens communs", les problèmes de ressources communes
peuvent être résolus par des organisations volontaires plus
efficacement que par un État coercitif. Parmi les cas considérés
figurent la tenure communale de prairies et de forêts, des communautés
d’irrigation, des droits relatifs à l’eau ainsi que des sites de pêche.
Gouvernance des biens communs apporte une contribution majeure à la
littérature analytique et à notre conception de la coopération humaine.
Gouvernance des biens communs, Pour une nouvelle approche des ressources
naturelles, Elinor Ostrom, révision scientifique, Laurent Baechler,
co-édition De
Bœck et Nouveaux-Horizons, collection Planète en jeu, 304 pages, 33,50
euros – Éditions
De
Bœck