L'assainissement est un élément "essentiel pour la santé et la salubrité de l'environnement" mais aussi, pour chaque être humain, "un facteur de développement et de dignité",
a affirmé jeudi le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon,
dans une déclaration à l'occasion de la Journée mondiale des toilettes. "Or,
aujourd'hui, dans le monde, une personne sur trois vit dans des
conditions de salubrité insatisfaisantes et une sur huit pratique la
défécation à l'air libre", a-t-il déploré.
À travers le monde,
2,4 milliards de personnes n'ont pas accès à un système d'assainissement
amélioré et 1 milliard de personnes pratiquent la défécation en plein
air. Le manque d'assainissement accroît le risque de maladie et de
malnutrition, particulièrement pour les femmes et les enfants. Les
femmes et les filles font face aux risques d'agression et de viol car
elles n'ont pas accès à des toilettes qui préservent leur intimité.
Le
Programme de développement durable à l'horizon 2030, adopté en
septembre, prend acte du rôle central de l'assainissement dans le
développement durable, a rappelé M. Ban. Dans cette logique, la Journée
mondiale des toilettes est consacrée cette année au cercle vicieux qui
lie l'insalubrité à la malnutrition. Le manque d'accès à l'eau potable
et à l'assainissement font en effet partie des principales causes de la
malnutrition. "Chaque année, l'insuffisance des structures
d'assainissement provoque la mort d'un trop grand nombre d'enfants de
moins de 5 ans ou change leur existence à tout jamais : plus de 800 000
enfants meurent de diarrhée et près de la moitié des décès des enfants
de moins de 5 ans sont dus à la sous-alimentation", a souligné le secrétaire général. "Un
quart de ces enfants souffrent d'un retard de croissance et une
multitude d'autres, de même que des adultes, contractent des maladies
graves dont les conséquences pour leur développement se font sentir
longtemps, parfois même toute la vie. Parents et tuteurs en assument les
conséquences. Les femmes surtout."
Bien que l'amélioration de la
salubrité soit un impératif moral et économique, elle est trop limitée
et trop lente, a averti M. Ban. "De l'avis de beaucoup, la cible des
objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) relative à
l'assainissement est celle pour laquelle on est le plus loin du but.
C'est pourquoi l'Appel à l'action en faveur de l'assainissement a été
lancé en 2013 et nous nous sommes fixé comme objectif de mettre un terme
à la défécation à l'air libre d'ici à 2025", a-t-il dit. "Dans
le Programme 2030, nous sommes invités à redoubler d'efforts pour
améliorer l'assainissement partout dans le monde. Nous devons continuer
d'éduquer et de protéger les populations les plus exposées, et de faire
évoluer les mentalités et les pratiques anciennes auxquelles se heurte
la quête de dignité. En travaillant main dans la main et en parlant de
façon ouverte et franche de l'enjeu des toilettes et de
l'assainissement, nous pouvons améliorer la santé et contribuer au
bien-être d'au moins un tiers des membres de la famille humaine", a conclu M. Ban.