Températures
en augmentation de 0,3 à 4,8 °C d'ici à 2100, montée du niveau des eaux
de 26 à 98 cm, multiplication des inondations et des vagues de chaleur :
les experts du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat –
GIEC, ont publié le 26 septembre un rapport inquiétant sur le
réchauffement climatique. Ils estiment, à un degré de certitude de 95 %, que
les activités humaines constituent la cause dominante de l'élévation du
thermomètre observé depuis la moitié du 20ème siècle. Certes, un
ralentissement du réchauffement est observé depuis 1998, mais ce
phénomène est encore trop limité dans le temps pour remettre en question
les tendances à long terme, affirment les scientifiques du GIEC. C'est
sur la base de leur rapport que les gouvernements du monde entier
devront se mettre d'accord pour un plan d'action global. La France
accueillera en 2015 la Conférence des Parties (Cop 21) de l'ONU sur les
changements climatiques. L'objectif est de contenir le réchauffement
d'ici à la fin du siècle à moins de 2 °C.
Dans le domaine de
l'agriculture, le rapport du GIEC corrobore celui établi mi-septembre
par une équipe pluridisciplinaire de scientifiques qui s'est penchée sur
la vulnérabilité de l'Aquitaine au changement climatique. Cultures et
forêts de la région seront touchées différemment. Ainsi, le rendement
moyen du maïs irrigué pourrait baisser de 9 q/ha d'ici à 2050 et de 15
q/ha dans un futur plus lointain. Autre exemple : le cépage Merlot, qui
couvre 50 % du vignoble bordelais, pourrait voir ses dates de floraison
et de vendanges avancées d'une quarantaine de jours d'ici à la fin du
siècle. La forêt, qui couvre 43 % du territoire aquitain, ne serait pas
épargnée par le changement climatique. En témoignent notamment,
l'avancée de la date de débourrement des feuilles des arbres et la
migration des espèces, illustrée par le chêne vert, dont la progression
dans la forêt d'Hourtin, en Gironde, est observée depuis plus d'un
siècle.
Fifth Assessment Report, AR5 – IPCC / GIEC
Prévoir pour agir, la Région Aquitaine anticipe le changement climatique, 368 pages, 15 euros – Presses Universitaires de Bordeaux