Alors que les grandes chaleurs se sont installées, plusieurs
localités de la wilaya enregistrent une pénurie en eau potable,
obligeant les citoyens à faire plusieurs kilomètres afin de s'en
approvisionner. Au même moment, les conditions d'hygiène et de salubrité
sont en dégradation permanente au niveau de certaines localités,
notamment celles situées dans le milieu rural. En effet, des citoyens du
village Aït Yekhlef, situé dans la commune de M'chedallah, ont demandé
aux autorités locales d'intervenir en urgence pour trouver la solution à
petit lac d'eaux usées qui s'est constitué au lieu dit Tichkraïne sur
la rive de l'oued Sahel. Ce petit lac, distant de quelques mètres des
habitations, dégage depuis des mois des odeurs nauséabondes. Il s'est
transformé en un milieu favorable pour la prolifération des moustiques
et autres insectes nocifs. D'autre part, les villageois avaient affirmé
avoir fait plusieurs démarches auprès de l'APC et de la daïra afin de
régler ce problème qui constitue une catastrophe environnementale
menaçant leur santé. "L'air est irrespirable", ajoute un membre
du comité de village. Selon lui, les services concernés ont entamé en
2005 un projet d'assainissement au profit des villages Barghout et
Tighilt mais il a été bloqué par les propriétaires terriens qui ont
exigé la réalisation d'une station d'épuration des eaux usées. Le
non-achèvement de ce projet a contraint un grand nombre de citoyens à
réaliser des fosses perdues de manière anarchique, ce qui a compliqué la
situation. De l'autre côté de la wilaya, des citoyens et des
agriculteurs de la commune de Aïn-Hdjar sont en train de vivre le même
calvaire durant cette période. Des citoyens et un agriculteur installés
au niveau de la ferme Mokrane à la sortie ouest du chef-lieu de cette
municipalité sont exposés depuis plusieurs mois à une véritable menace,
en raison d'un réseau d'assainissement réalisé par la commune au profit
d'un village de la région. Il se trouve que ce réseau ne débouche ni sur
l'oued ni dans une quelconque station de traitement, mais en pleine
nature non loin des habitations et sur une terre agricole exploitée par
un grand céréalier de la région, Aït Benamer M'barek. Ce dernier affirme
que ses cultures et les deux sources d'eau utilisées pour l'irrigation
et l'abreuvage de son bétail sont polluées par les quantités d'eaux
usées déversées directement sur sa propriété, au vu et au su des
autorités locales et des services de l'hydraulique et de l'environnement
qui se sont déplacés sur les lieux. Notre interlocuteur indique avoir
envoyé plusieurs correspondances au wali, à l'APW, à l'APC et aux
directions de l'agriculture, de l'hydraulique, ce l'environnement, ainsi
qu'à la daïra de Aïn Bessam afin de prendre les mesures nécessaires,
mais à ce jour ses requêtes demeurent lettre morte, mis à part l'APW qui
a envoyé une commission d'élus, dont le rapport a été exposé lors de la
session du mois de mars dernier.
La Tribune (Alger) – AllAfrica
28-07-2010