Des navires de pêche professionnelle accompagneront le navire
océanographique de l'IFREMER Thalassa pendant 17 jours pour participer
au recensement des stocks de poissons marins, qui constitue un véritable
préalable à la définition des quotas. Cette édition 2012 est soutenue
financièrement par France Filière Pêche, la nouvelle association privée à
caractère interprofessionnel rassemblant les acteurs de la filière
française.
Compter les poissons pour bien gérer – Dans les eaux
européennes, la définition des quotas de pêche repose sur une évaluation
de l’état de santé des biomasses de poissons marins, qui s’appuie tout
aussi bien sur des campagnes à la mer réalisées par les instituts
scientifiques, que sur les données de captures des navires de pêche
professionnelle. L’ IFREMER réalise ainsi depuis plus de dix ans une
campagne d’évaluation des ressources de poissons pélagiques dans le
golfe de Gascogne au moyen de son navire de recherche Thalassa, équipée
de sondeurs scientifiques. En pratique, le golfe de Gascogne sera
parcouru par ce navire, selon un réseau standard de parcours parallèles,
le long desquels tous les échos de poissons seront quantifiés par
sondage acoustique. Des pêches seront réalisées en complément afin
d’identifier les différentes espèces présentes, et de traduire ces échos
acoustiques en tonnes de poissons. Ces résultats seront ensuite agrégés
pour formuler un indice d’abondance, qui reflète l’évolution des
biomasses de chacune de ces espèces.
La plus-value apportée par les navires de pêche professionnelle –
Les navires travailleront en permanence de conserve. Selon les
conditions, les pêches pourront être réalisées par le navire de
recherche ou par les chalutiers pélagiques. En effet, ces derniers sont
parfois mieux équipés pour la capture de bancs de poissons pélagiques.
C’est notamment le cas lorsque ces espèces sont proches de la surface,
ou très près des côtes. En accompagnant Thalassa, les chalutiers
pélagiques contribuent activement à la prospection et permettent de
réaliser davantage de pêches, garantissant ainsi la fiabilité des
résultats.
Un projet soutenu par France Filière Pêche en 2012 – Afin
de garantir la probité scientifique de toutes les opérations de pêche,
les navires engagés dans cette campagne ne pourront pas commercialiser
le produit de leur pêche. Pour couvrir les frais engagés, une
indemnisation sera accordée par France Filière Pêche, pour qui
l’acquisition de connaissance sur les stocks halieutiques a été
identifiée comme un des principaux axes de travail. La filière pêche
française entendant ainsi revendiquer l’importance qu’elle accorde à ce
que les stocks de poissons marins soient exploités de manière durable et
responsable.
Un dialogue vers une meilleure acceptation de l’état de la ressource
– En accompagnant Thalassa, les pêcheurs ont l’occasion d’échanger avec
les scientifiques de l’IFREMER sur les détections qu’ils observent, et
partagent avec eux leur expérience de la mer. Si ce partenariat a pour
objectif principal de partager les compétences pour aboutir à de
meilleures expertises, il démontre également que pêcheurs et
scientifiques peuvent travailler conjointement au service de la
ressource. Le Comité national des pêches maritimes et des élevages
marins, responsable de la participation professionnelle dans cette
campagne, encourage vivement ce type de collaboration, qui témoigne d’un
rôle de sentinelles de la mer trop souvent ignoré.