L'État congolais veut rompre avec les anciennes habitudes et vient
d'honorer une grande partie de factures relatives à la consommation
d'eau potable et d'énergie électrique, soit au total 3,8 milliards de
francs congolais. Ce montant représente la consommation de plusieurs
années par des instances officielles. Cette information a été rendue
publique le jeudi 14 novembre 2013 par le ministre délégué aux Finances,
Patrice Kitebi Kibol M'vul. Il l'a fait savoir sur les ondes de radio
Okapi en guise de réponse à l’ONG "La Voix des sans voix", qui accusait
le gouvernement d'insolvabilité vis-à-vis de certaines entreprises et
établissements publics.
Pour le ministre délégué aux Finances, le gouvernement s'est engagé à
s'acquitter de manière régulière de ses dettes restantes auprès de la
Régie de distribution d'eau (REGIDESO) ainsi qu'auprès de la Société
nationale d'électricité (SNEL). Patrice Kitebi a, par la même occasion,
avancé les raisons qui ont justifié le retard enregistré avant le
paiement de ces créances. "On a longtemps traîné à cause des
pesanteurs à mettre en place par le cabinet d'assistance technique qui
nous aide à améliorer la gestion, notamment celle du recouvrement",
s'est-il justifié. Au niveau de la REGIDESO, il reste le quart des
factures à payer. Aussi, selon le ministre Kitebi, si le recouvrement
est correctement assuré auprès des consommateurs, une bonne partie des
ptroblèmes de la régie sera résolue.
Le ministre estime aussi que les entreprises et services de l'État sont
confrontés à un sérieux problème de gouvernance. Il y a quelques années,
les deux entreprises ont pu être sauvées par un financement de Banque
mondiale et de la Banque africaine de développement à hauteur de 43
millions de dollars EU. "Il se trouve malheureusement, a-t-il précisé, que
l'utilisation de ces fonds n'a pas toujours répondu aux priorités, car
pendant cette période, les entreprises ont continué à accumuler des
arriérés de salaires de leurs personnels, notamment ceux de
l'arrière-pays." Le ministre des Finances a, par la même occasion, appelé les syndicats à œuvrer pour une meilleure gouvernance des entreprises.
Olivier Kaforo, Le Potentiel (Kinshasa) – AllAfrica 16-11-2013