Après toutes les altercations enregistrées ça et là autour de la
construction d'Inga 3, le président de la Banque mondiale vient d'élever
la voix en faveur de ce grand projet de développement.
Le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a défendu le projet de
construction du barrage hydroélectrique Inga 3 en RDC pour, entre
autres, réduire le nombre de personnes privées d'électricité en Afrique. Pour le président de la Banque mondiale, le continent africain est
victime d'"une forme d'apartheid énergétique" qui prive ses habitants de
l'accès généralisé à l'électricité dont jouissent les pays du Nord. "Aujourd'hui,
la consommation d'énergie du milliard de personnes vivant sur
l'ensemble du continent africain équivaut à ce que la Belgique offre à
ses 11 millions d'habitants", a déclaré Jim Yong Kim cité par l'AFP. "C'est une forme d'apartheid énergétique", a-t-il affirmé.
Selon un rapport de la Banque mondiale publié en 2013 mentionne que 1,2
milliard d'individus vivent sans électricité dans le monde. Un tiers
d'entre eux sont concentrés dans vingt pays asiatiques et africains.
Afin de réduire ce fossé, Jim Yong Kim a défendu un vaste projet de
centrale hydroélectrique en République démocratique du Congo, pour
lequel la Banque mondiale vient de débloquer une aide de 73 millions de
dollars. Son coût total est évalué à environ 12 milliards de dolars US. "Baptisé
Inga III, ce site pourrait contribuer à faire naître la plus grande
centrale hydroélectrique au monde d'une capacité totale de 40 gigawatts
[…] Ce serait l'équivalent de la moitié de la capacité de production de
l'ensemble de l'Afrique subsaharienne aujourd'hui", a assuré le président de la Banque mondiale, ajoutant que la centrale hydroélectrique permettra d'éviter l'émission de "8 milliards de tonnes de carbone sur 30 ans" qu'un projet similaire au charbon aurait provoqué.
Le projet de barrage Inga III, dont la construction doit commencer fin
2016, a toutefois suscité des craintes dans la société civile congolaise
qui inquiète de son impact sur les populations locales. Jim Yong Kim a
assuré que l'impact environnemental de ce projet et les déplacements des
populations qu'il provoquerait seraient "relativement faibles". Selon lui, il n'y a aucun doute sur le fait que cela va être difficile. "Il y a beaucoup d'instabilité dans la région", a toutefois souligné Jim Yong Kim.
Olivier Kaforo, Le Potentiel (Kinshasa) – AllAfrica 03-04-2014