Le
grave problème de la pollution en Chine a donné naissance à un nouveau
contingent de défenseurs de l'environnement, qui sont différents
politiquement des militants occidentaux de la classe moyenne et
potentiellement plus efficaces, selon une nouvelle étude.
En Europe,
la crise financière a entravé la progression de la politique
environnementale et les mouvements populistes ont tendance à voir
l'écologie comme un passe-temps de l'élite. Aux États-Unis, les attentas
du 11 septembre 2001 ont placé la sécurité énergétique au sommet de
l'agenda politique. Mais en Chine, 64 % des citoyens se considèrent
écologistes, soit plus du double qu'en Europe et aux États-Unis, selon
un rapport publié par l'institut néerlandais de recherche Motivaction
après des entretiens avec plus de 48 000 consommateurs dans vingt pays.
Non seulement les Chinois sont bien plus nombreux à se considérer comme
des écologistes, ils ont aussi un profil très différent des écologistes
des pays occidentaux. Le rapport constate qu'ils ont tendance à être
socialement conservateurs, car ils accordent une grande importance à la
famille et aux valeurs traditionnelles de l'Asie, et en faveur des
entreprises, en croyant fermement au rôle de la technologie dans la
résolution des problèmes mondiaux. En revanche, on observe aux
États-Unis et en Europe un "environnementalisme cosmopolite", un mouvement soutenu par des groupes souvent libéraux, très instruits et politiquement actifs.
Les
écologistes chinois ont un plus grand sens de l'urgence à agir, indique
le rapport. Le Premier ministre chinois Li Keqiang a déclaré la guerre à
la pollution en mars après qu'un rapport d'État a qualifié Beijing d'"à peine adapté"
à la présence humaine en raison du smog. La Chine s'est engagée à
investir 1,65 milliard de dollars dans la lutte contre la pollution
atmosphérique et 330 milliards de dollars dans la pénurie d'eau.
Un
grand défi est également de convaincre la Chine de signer un nouvel
accord mondial sur la lutte contre le changement climatique, espéré lors
du sommet des Nations unies en 2015. Toutefois, sous la pression du
nombre croissant d'écologistes, le pays peut agir de manière plus
décisive que les coalitions occidentales. "Lorsque le gouvernement chinois décide de faire quelque chose, ils le fait",
a déclaré Kathryn Sheridan, chef de la direction d'un cabinet de
conseil en communication du développement durable à Bruxelles. "Il ne s'agit pas de paroles en l'air comme ce que nous voyons en Europe."
Li Zhijian – China.org.cn 08-05-2014