Onze communes de la région Androy sont actuellement classées ODF "Open Defecation Fee" ou "Zéro Défécation à l'Air libre". Une avancée obtenue grâce à l'appui du gouvernement japonais.
La défécation à l'air libre est avant tout une question de mentalité, de perception et d'appréhension de la vie et de son environnement. La question est problématique car le fait de déféquer à l'air libre cause la propagation des maladies diarrhéiques. Elle est d'autant plus préoccupante lorsque la région est en manque d'eau chronique. Onze communes de la région Androy ne pratiquent plus actuellement la défécation à l'air libre. Ce grand pas en avant a été concrétisé grâce à une approche impliquant la population. "L'idée était d'initier un changement de comportement chez la population. Nous avons démontré à celle-ci les méfaits de la défécation à l'air libre en les invitant à observer ce qui se passe lorsque l'on met de l'aliment proche de la zone de défécation", explique Maherimamy Zakandraza, assistant coach communautaire dans la commune d'Imanja."La sensibilisation s'est facilement faite une fois la démonstration terminée. La population a été convaincue qu'il fallait oublier la pratique." Une opération de nettoyage de l'ancienne zone de défécation a été initiée au mois de mars 2014, et suivie par la mise en place de latrines au même endroit. Comptant actuellement environ 300 personnes, le "fokontany" Imanja I, par exemple, dispose d'une trentaine de latrines. Selon Maherimamy Zakandraza, "presque toutes les familles d'Imanja I disposent dorénavant de leurs propres latrines." Pour s'assurer de la pérennité des infrastructures et du nouveau comportement, un système de limitation des usagers des latrines a été mise en place. Une latrine peut être utilisée par huit personnes au maximum. Au delà de ce nombre, la famille doit en construire une autre.
L'avancée en matière d'assainissement et de lutte contre la défécation à l'air libre se heurte toutefois à un obstacle majeur qui est l'accès à l'eau dans le Grand Sud. Ce qui fait que certaines des latrines construites par la population d'Imanja ne disposent pas de système de lavage des mains. La situation est toutefois encourageante dans la commune d'Imanja car malgré cette lacune la santé des femmes et des enfants s'améliore et les maladies diarrhéiques diminuent considérablement.
José Belalahy, Midi Madagasikara (Antananarivo) – AllAfrica