L'eau de la JIRAMA est-elle potable ? Une question qui revient souvent et à laquelle la compagnie d'eau et d'électricité répond évidemment par l’affirmative. Le doute est toutefois présent et les divers résultats d'analyse avancés et publiés par des centres et laboratoires ne vont pas en faveur de la compagnie.
"Les éléments de recherche ne respectent pas les critères de potabilité fixés par le décret n° 2004-635 du 15/06/2004 relatif aux normes de potabilité Malagasy", mentionne un résultat d'analyse de la qualité de l'eau de la JIRAMA effectuée dans le cadre d'un prélèvement de contrôle dans le quartier d'Ivato. Sur quatre échantillons soumis pour analyse auprès de l'Institut Pasteur de Madagascar (IPM) ce mois d'avril, trois ne respectent pas les critères de potabilité selon les normes nationales. Interrogée sur les causes ayant initié de contrôle, une source concordante confie que les prélèvements pour contrôle faisaient suite à la maladie de plusieurs individus et animaux domestiques. La question de la potabilité ou non de l'eau de la compagnie nationale fait en tout cas couler beaucoup d'encre. Interrogé sur la question, un responsable attire l'attention sur quelques points pouvant expliquer ces résultats. "Cette pollution peut provenir de la manière dont les échantillons ont été prélevés. Si le prélèvement s'est fait dans les normes et sans incidence, la faille peut provenir de l'utilisation d'une autre source d'eau avec celle de la JIRAMA. L'eau de cette source aurait pu contaminer les conduites et entraîné la pollution des échantillons (…) il pourrait aussi s'agir d'un système de distribution d'eau mal entretenue ou encore de la vétusté desdites conduites." Les informations communiquées par la compagnie selon lesquelles les contrôles de qualité sont effectués à la sortie des stations de production tendent à confirmer cette hypothèse relative à la vétusté des conduites. Une situation qui favoriserait l'infiltration des micro-organismes polluants, à en croire la compagnie. Par ailleurs, la JIRAMA affirme qu'elle "mène des contrôles de la qualité de l'eau depuis les stations de production, en passant par le réseau de distribution, aux robinets de ces clients."
Un résultat d'analyse sur les trois démontre un fort taux de bactéries coliformes, soit 120 NPP/100 ml. Le même échantillon contient également un certain taux d'entérocoques intestinaux (6 NNP/100 ml). Même si la problématique réside vraiment dans la vétusté des conduites, il est urgent de mettre en œuvre le projet de réhabilitation et de remplacement des conduites.
José Belalahy, Midi Madagasikara (Antananarivo) – AllAfrica